Saturation/fatigue/résistance au changement (2e partie): outils pour une transformation sereine

Cet article est proposé afin de partager les messages clés d’un atelier créé et facilité par Maxime Jamet, conseiller en Gestion du Changement, et Élise Paichard, Coach Agile et Release Train Engineer (RTE), lors de l’Agile Tour Quebec 2023.

Changement stratégique, organisationnel, technologique, méthodologique, humain, culturel, etc. Le changement est notre nouvelle constante, indispensable pour s’adapter aux évolutions rapides du marché et de la société. En même temps, en tant qu’êtres humains, la plupart d’entre nous recherchent intrinsèquement la stabilité, l’ordre et la prévisibilité.  

Nous avons vu dans la 1e partie comment mesurer l’état de fatigue de vos équipes.

Comment renverser le rapport au changement au sein d’une organisation et le rendre sécurisant, anticipable, fluide ? 

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Saturation/fatigue/résistance au changement (1e partie) : diagnostic pour une transformation sereine

Cet article est proposé afin de partager les messages clés d’un atelier créé et facilité par Maxime Jamet, conseiller en Gestion du Changement, et Élise Paichard, Coach Agile et Release Train Engineer (RTE), lors de l’Agile Tour Quebec 2023. 

Changement stratégique, organisationnel, technologique, méthodologique, humain, culturel, etc. Le changement est notre nouvelle constante, indispensable pour s’adapter aux évolutions rapides du marché et de la société. En même temps, en tant qu’êtres humains, la plupart d’entre nous recherchent intrinsèquement la stabilité, l’ordre et la prévisibilité.  

Alors comment fait-on quand, sur le terrain, une certaine saturation/fatigue/résistance au changement est tangible, et que notre transformation organisationnelle semble patiner à mi-chemin ? 

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Créer un climat de confiance

JOURNAL INTIME D’UNE COACH AGILE

C’est au travers d’une série d’articles que je partagerai avec vous divers retours de mon expérience de coach. Pour ce premier article, c’est le thème de la confiance qui m’a inspirée.

Que ce soit personnellement ou professionnellement, créer un climat de confiance est très important pour moi. J’ai besoin de m’assurer que les gens se sentent bien, car cela me rassure et me met moi-même en confiance. Ça me permet de me sentir plus libre, d’oser, de partager, expérimenter. J’observe qu’il en est de même pour les équipes que j’accompagne.

Mais par quoi et par où commencer ? 

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Nous, c’est différent…

Pour le commun des mortels, changer n’est pas quelque chose de facile à faire, voire impossible. Il n’est pas facile de faire des changements personnels et il l’est encore moins de faire des changements organisationnels en groupe, c’est-à-dire dans nos équipes de travail. Cela est plus difficile, car le changement repose bien sûr sur plusieurs individus et celui-ci doit être accepté par tous.

Plusieurs facteurs peuvent influencer ceci dans les équipes ou les organisations. D’abord, il y a la peur d’échouer. Pour certains, changement rime avec angoisse et anxiété. Quoi de mieux que nos bonnes vieilles pantoufles pour nous rassurer et nous sécuriser!

Il y a également la culture de l’entreprise. Si l’entreprise n’encourage pas le changement ou ne le soutient pas, il sera difficile pour ses joueurs de prendre de nouvelles initiatives, des risques, d’être créatif et d’apporter de nouvelles idées pour innover. Non seulement ces initiatives risqueraient de ne pas être reconnues, mais les employés qui les ont élaborées pourraient même être blâmés pour celles-ci. Les joueurs dans ce type d’organisation généralement préfèrent le statu quo.

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Les croyances et la culture…c’est dans l’air qu’on respire!

J’ai écouté une baladodiffusion récemment (Hidden Brains, de NPR avec Shankar Vedantam) fort intéressante sur la psychologie humaine. On connaît l’adage: « Mais qu’ont-ils mis dans l’eau pour donner ______(mettre ce que vous voulez ici)______? ». Or, il semble que cette affirmation soit à peu près vraie, mais beaucoup plus subtile.  Ce n’est pas dans l’eau que ça se passe, mais dans l’air…  Explications:

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DevOps, l’apogée de l’Agilité?

On parle beaucoup de DevOps ces temps-ci. Mais est-ce qu’on saisit bien toute sa définition et les impacts de son implantation au sein d’un organisme ou une entreprise? Commençons par bien définir le DevOps pour avoir une meilleure perspective que le simple « buzzword ».

Au premier abord, on peut penser que faire du DevOps, c’est tout simplement une histoire d’outils:

Devops_Outils

Euh, mais non. Bien que certains outils soient nécessaires pour automatiser les aspects de notre livraison en continu, il y a bien plus que cela en jeu. Le fait de choisir des outils, de les l’installer, de les configurer et de s’en servir ne veut pas nécessairement dire qu’on fait du DevOps. Donc:

Devops_pas_outils

Poursuivons notre analyse. Si les outils ne règlent pas tout, j’imagine qu’il faut y mettre un peu de collaboration. La collaboration usuelle à laquelle on pourrait facilement penser est bien sûr la suivante:

devops_dev_op

Tout à fait d’accord avec ceci! D’ailleurs, il faut faire attention si on travaille actuellement en silos (développement et opération) de ne pas répéter la même chose avec DevOps en la mettant elle aussi dans un silo. On n’a pas besoin d’une troisième équipe qui fonctionne ainsi, n’est-ce pas? On a besoin davantage d’unir les forces de l’équipe de développement et de celles des opérations (environnement, sécurité, livraisons, mise en production, etc) afin de plutôt en faire une équipe qui s’entraide mutuellement. Bref, on veut que tout le monde se préoccupe des livraisons en production.

Par contre, je vais être déplaisant et poser ma question de coach:

C’est bon, vous voulez livrer en continu, mais pourquoi? Cela donne de la valeur à qui en bout de compte?

Oups, il nous manque une partie importante dans notre équation! Donc:

devops_pas_dev_op

La partie affaires (utilisateurs, pilotage, PO, analyste d’affaires) doit aussi être incluse dans notre équation DevOps, ce qui équivaut à représenter le DevOps ainsi:

devops

Il manque ainsi une bonne partie de l’équation si on fait du DevOps sans se préoccuper du côté affaires, avec des éléments tels que:

Les affaires, le développement et les opérations ont tous à la base des objectifs différents:

  • Développement: livraison d’incrément du produit;
  • Opérations: stabilité, fiabilité et sécurité;
  • Affaires: exigences en constante évolution pour obtenir de meilleurs produits et des clients contents.

Le DevOps devrait donc permettre d’aligner ensemble les objectifs de ces trois aspects.

De plus, je vais être à nouveau déplaisant, mais sans l’aspect des tests automatisés, il est très difficile, voire impossible, de faire du DevOps convenablement.  Eh oui, il est temps de vous réveiller si vous ne faites actuellement aucuns tests automatisés sur vos systèmes ! Et idéalement, il faut les faire AVANT le code en mode TDD (Test-Driven Development).  Cela vous permettra de clarifier les intentions et diriger les efforts avant d’écrire le code de production.

Pour faire des tests automatisés correctement, des approches Agile et un paquet de pratiques d’ingénierie Agile sont aussi très utiles.

Et si on voyait le DevOps comme l’apogée de l’Agilité, soit la poursuite logique de notre transition vers l’Agilité par la maîtrise des approches Agile, qui sont sensés pour nous dans notre contexte, afin de pouvoir livrer en continu? Bref, voir le tout comme un rassemblement de forces (ou pratiques) Agile nous poussant vers le DevOps!

Eh oui, le DevOps est probablement l’objectif ultime à atteindre! Avec lui, on relève toutes sortes de points à améliorer, pas juste au niveau de l’équipe de développement. C’est comme de l’amélioration continue au niveau de l’entreprise ou organisme au complet.

Et la beauté dans tout cela, c’est qu’on a pas besoin de maîtriser toutes les nombreuses pratiques Agile, les valeurs, le Lean Software Development et le Lean Startup pour faire du DevOps. Pas non plus obligé de se développer comme les Amazon et Netflix de ce monde avec leurs méga infrastructures. On peut y aller à petits pas, comme mentionné par Kent Beck dans son XP Programming. Voici quelques exemples:

  • Passer de 2 à 4 livraisons par année est un objectif très louable;
  • Automatiser graduellement les trucs effectués manuellement pour gagner continuellement en productivité;
  • Se bâtir une suite de tests automatisés sur nos composants de logique d’affaires;
  • Etc.

En fin de compte, il vaut probablement mieux évoluer vers de petites livraisons avec peu de changement que de grosses livraisons avec beaucoup de modifications et de risques.  On peut donc y voir ici un très bon ROI potentiel si on investit dans le DevOps.

devops2

Quand on implante DevOps, il ne faut pas oublier de voir à pouvoir se remettre d’une mauvaise mise en production rapidement. Il faut ainsi permettre des erreurs dans un environnement sécuritaire pour apprendre et arrêter de faire tout le temps les mêmes choses à chaque mise en production sans se remettre en question.

Il est fort probable qu’un changement de culture soit également nécessaire dans votre entreprise. Mais rien n’est impossible, même chez vous, peu importe le contexte. On peut trouver plusieurs exemples d’entreprises qui ont mis des applications Legacy dans un mode DevOps, notamment afin de les revitaliser.

J’espère que cet article a su démystifier le « buzzword » DevOps qu’on entend régulièrement de nos jours.

Références:

Avez-vous l’impression que l’agilité a atteint un plateau dans votre organisation?

Une amertume perdure chez certains leaders Agiles : une impression que l’agilité ne va pas au bout de ses promesses et qu’il y a encore beaucoup de place à amélioration. Avez-vous cette impression?

2001 a vraiment marqué un tournant dans l’histoire du développement logiciel avec la parution du manifeste Agile (agilemanifesto.org). À l’époque certains la voyaient simplement comme une mode passagère qui s’estomperait avec le temps. Aujourd’hui, 16 ans plus tard, l’Agile est plus présente que jamais et est maintenant utilisée dans la plupart des organisations qui cherchent à augmenter l’efficience de leurs activités de développement logiciel et s’étend même à d’autres secteurs d’activités.

Malgré ce succès, je constate qu’une amertume perdure chez certains leaders Agile : une impression que l’agilité ne va pas au bout de ses promesses et qu’il y a encore beaucoup de place à amélioration. Avez-vous cette impression ? Croyez-vous que l’utilisation des approches Agiles a atteint un plateau dans votre organisation ? Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène et nous nous attarderons ici sur les trois principaux, soit :

  • Une utilisation des approches Agiles localisée aux équipes de développement.
  • Un déploiement de l’Agilité appuyé seulement par Scrum.
  • Une inattention à l’impact culturel du changement provoqué par l’Agilité.

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Ne forcez pas pour 60%

(english follows)

Je dis souvent à mes équipes “Ne forcez pas pour 60%”. Cela veut dire : assurons-nous que nous ne sommes jamais dans une posture où nous devons travailler sous pression seulement pour atteindre un résultat minimum. Si nous devons donner un surplus de travail, nous devrions utiliser cette énergie pour l’ajout de trucs « cool » au delà du 100%. En d’autres mots, le travail normal ne devrait pas être précipité.

En théorie, nous visons tous à développer du logiciel de qualité à un rythme soutenable. En pratique, nous voyons malheureusement le contraire trop souvent. Ce problème majeur est enraciné dans un défaut fondamental de certaines cultures de développement où la qualité est priorisée au détriment de la cadence soutenable. Dans ces culture, il serait inacceptable de livrer un produit minimum viable (MVP) en ne travaillant qu’à un rythme soutenable. En même temps, rien ne serait dit ou changé si le même MVP était livré de façon précipitée avec des heures supplémentaires.

Le produit minimum viable (MVP) est seulement la note de passage, similaire à recevoir une note de 60%. En restant dans cette analogie de l’examen, livrer un logiciel de qualité serait similaire à une note de 100%. Les organisations devraient alors s’assurer que la livraison de logiciels de qualité soit vraiment planifiée, et que ceux-ci pourront être livrés de façon soutenable. De cette façon, plutôt que de parier sur des livraisons normales, nous pouvons maintenant parier sur les opportunités de valeur ajoutée pouvant être saisies au moment où elles se présentent. Ces opportunités vont fort probablement demander un effort supplémentaire, mais puisqu’elles constituent un ajout positif tout en restant optionnelles, il sera stimulant pour l’équipe de se forcer pour une bonne cause.

Se forcer pour la dernière place n’est jamais stimulant.

Phillipe Cantin

 

Don`t Rush For 60%

I often tell my teams “Don’t Rush for 60%”. This means, let’s make sure that we are never in a situation where we need to do a push only to reach the bare minimum. If we have a push to do, let’s use this energy to add cool stuff beyond the 100% mark. Simply put, normal work should not be a rush job.

In theory, we all aim to develop quality software at a sustainable pace. In practice, we sadly see the opposite far too often. This is a major problem rooted in a fundamental flaw in some development cultures where quality is prioritised over sustainability of the pace. In such cultures, it would be completely unacceptable to ship a Minimum Viable Product (MVP) while only working at a sustainable pace. At the same time, nothing would be said or changed if the same MVP was delivered at a breakneck pace.

The MVP is only the passing grade, like getting 60% on a exam. Staying in this ‘exam’ analogy, shipping quality software would be like getting 100%. Organizations should then aim at ensuring that shipping quality software at a sustainable pace is actually part of the project plans. By doing so, instead of betting on the normal delivery, we can now bet on catching added-value opportunities as they present themselves. Those opportunities will most probably require extra work and yet, by being a positive addition while remaining optional, it feels good to invest this extra effort for such a good cause.

Rushing for last place never feels good.

Phillipe Cantin

Échec : le chemin le moins fréquenté

J’ai raté 9000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu presque 300 matchs. 26 fois, on m’a fait confiance pour prendre le tir de la victoire et j’ai raté. J’ai échoué encore et encore et encore dans ma vie. Et c’est pourquoi j’ai réussi. – Michael Jordan

Je n’ai pas échoué, j’ai trouvé 10 000 solutions qui ne fonctionnent pas. – Thomas Edison

  • Est-ce qu’ils se sont sentis mal? OUI.
  • Est-ce qu’ils ont senti la pression de leurs pairs? Certainement.
  • Ont-ils voulu abandonner, revenir en arrière? Assurément.
  • Ont-ils appris de leurs échecs? Qu’en pensez-vous?

Lors d’un échec, est-ce que revenir en arrière est une solution pour essayer autre chose? Bien non! Car j’ai évolué, je ne suis plus le même. Je ne peux pas revenir dans l’état et l’écosystème d’avant, c’est impossible. Et pourtant, c’est ce que nous faisons tout le temps.

Essayer autre chose est-il vraiment garant d’un succès?

La phrase du gestionnaire « OK gang, on va essayer de faire du ABC » se résume dans la tête des gens : « Pis si cela ne marche pas, on va revenir comme avant. ». « Essayer », est-ce une façon d’annoncer un échec?

Voici un autre chemin possible :

  • Faire quelque chose;
  • Célébrer l’échec;
  • Faire une rétrospective, s’améliorer, se perfectionner;
  • Et revenir à la première étape.

Bref, le faire vraiment. Autrement, mais vraiment. Et cela jusqu’au jour où vous prendrez le succès à deux mains avec fierté, en regardant en arrière pour contempler tous ses alliés d’échecs qui vous ont aidé à grandir.

Je termine avec une phrase d’un vieux sage:

N’essaie pas ! Fais-le, ou ne le fais pas ! Il n’y a pas d’essai. – YODA

Je suis binaire et je m’assume… complètement

Un pdg entre dans le bureau du comptable : « Comptable, je voudrais que tu me dises combien font 1 + 1. »

Le comptable répond : « Combien voulez-vous que ça fasse? »

Cette vieille blague caricature bien les souffrances tolérées par les équipes dans la réalisation des projets. On tolère souvent ce qui n’est pas binaire, et on prend la responsabilité de la situation. The monkey is on my back. Lire la suite