Je suis un grand amateur de baseball. Je le pratique encore aujourd’hui. Plus jeune, mon père me donnait toujours le conseil suivant : « Demande-toi, à chaque frappeur : Si j’ai la balle, je fais quoi? ». Je trouvais cela ridicule, mais je lui répondais. Avec le temps, j’ai compris l’intention derrière : prendre du recul sur la situation pour choisir le meilleur jeu.
Lire la suiteDynamique d’équipe
L’Agilité selon Platon
Imaginez une tribu de travailleurs d’une compagnie lambda qui vivent dans une caverne depuis leur naissance. Sur le mur de la caverne, un jet de lumière projette une ombre, celle de l’Agilité.
Toute leur vie, ces travailleurs ont regardé l’ombre de l’Agilité et n’ont connu que celle-ci. Pour eux, l’ombre EST l’Agilité.
Qu’arrive-t-il lorsqu’un jour, l’un d’eux décide de se tourner vers l’entrée de la caverne et qu’il voit pour la première fois que c’est le GUIDE SCRUM qui projette l’ombre ? Il réalise alors que tout ce qu’il a connu de l’Agilité depuis sa naissance n’était qu’une ombre du guide Scrum aux contours flous et imparfaits.
Lire la suiteLes rétrospectives pertinentes
Plantez-vous, vous repousserez plus fort !
Tu accompagnes ton équipe et tu leur expliques les meilleures pratiques, mais tout le monde n’en fait qu’à sa tête ? 🤬
Laisse-les se planter ! 🤕
Les options sur la table, laisse-les cheminer et tester les pratiques qu’ils souhaitent mettre en place.
S’ils échouent, laisse-les vivre le moment et profite de la rétro pour inspecter et adapter leurs façons de faire.
Accompagne-les avec bienveillance pour trouver la solution. 🌱
Si elle vient d’eux-mêmes, ils se l’approprieront.
L’empirisme de Scrum, c’est ça. Expérimenter, tester et prendre des décisions sur l’observation des faits 🚀👀.
Et toi, comment gères-tu ce genre de situation ? Partage ton expérience en commentaire.
L’auto-organisation et l’engagement
L’homme qui voue sa vie entière à effectuer quelques rares opérations simples, desquelles les effets sont peut-être toujours les mêmes ou très semblables, n’a pas d’occasion de pratiquer sa compréhension ou d’exercer son inventivité à trouver des opportunités à dissiper des difficultés qui ne surviennent jamais. Il perd naturellement, dès lors, l’habitude de telles pratiques et, généralement, devient aussi stupide et ignorant qu’il est possible à une créature humaine de devenir. La torpeur de son esprit le rend non seulement incapable de goûter ou supporter un parti dans quelque conversation rationnelle que ce soit ou de concevoir ne serait-ce qu’un sentiment généreux, noble ou tendre, mais aussi, en conséquence, de former un jugement juste concernant plusieurs, même des plus ordinaires, tâches de la vie privée.
source : Adam Smith « An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations »
Avoir du plaisir au travail, est-ce important? C’est le fondement même de la performance et de l’amélioration continue. L’auto-organisation des individus est un carburant puissant qui alimente la motivation, la créativité, le désir du dépassement et la recherche de l’excellence. En tant que conseiller Agile, je suis très sensible au développement du savoir-être dans mes équipes de travail. Voici 3 entreprises florissantes où l’auto-organisation est au cœur de leurs principes : Patagonia, Valve et Buurtzorg. Un travailleur heureux en vaut 2 🙂
Échec : le chemin le moins fréquenté
J’ai raté 9000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu presque 300 matchs. 26 fois, on m’a fait confiance pour prendre le tir de la victoire et j’ai raté. J’ai échoué encore et encore et encore dans ma vie. Et c’est pourquoi j’ai réussi. – Michael Jordan
Je n’ai pas échoué, j’ai trouvé 10 000 solutions qui ne fonctionnent pas. – Thomas Edison
- Est-ce qu’ils se sont sentis mal? OUI.
- Est-ce qu’ils ont senti la pression de leurs pairs? Certainement.
- Ont-ils voulu abandonner, revenir en arrière? Assurément.
- Ont-ils appris de leurs échecs? Qu’en pensez-vous?
Lors d’un échec, est-ce que revenir en arrière est une solution pour essayer autre chose? Bien non! Car j’ai évolué, je ne suis plus le même. Je ne peux pas revenir dans l’état et l’écosystème d’avant, c’est impossible. Et pourtant, c’est ce que nous faisons tout le temps.
Essayer autre chose est-il vraiment garant d’un succès?
La phrase du gestionnaire « OK gang, on va essayer de faire du ABC » se résume dans la tête des gens : « Pis si cela ne marche pas, on va revenir comme avant. ». « Essayer », est-ce une façon d’annoncer un échec?
Voici un autre chemin possible :
- Faire quelque chose;
- Célébrer l’échec;
- Faire une rétrospective, s’améliorer, se perfectionner;
- Et revenir à la première étape.
Bref, le faire vraiment. Autrement, mais vraiment. Et cela jusqu’au jour où vous prendrez le succès à deux mains avec fierté, en regardant en arrière pour contempler tous ses alliés d’échecs qui vous ont aidé à grandir.
Je termine avec une phrase d’un vieux sage:
N’essaie pas ! Fais-le, ou ne le fais pas ! Il n’y a pas d’essai. – YODA
Les 3 clés de la vélocité : Dynamiser, converger et anticiper
Les clés
Dans ma pratique, je me suis rendu compte que j’utilisais souvent les mêmes leviers pour déverrouiller la vélocité (ou le débit en Kanban)… Dynamiser, converger et anticiper. Ces 3 clés m’ont souvent suffi et ont souvent été nécessaires.
Elles ont émergé des questions suivantes:
- À quoi sert de planifier si le temps de mes équipiers n’est pas passé de manière active et délibérée à contribuer au projet? (Dynamiser)
- À quoi sert de se démener si on ne fini jamais rien? (Converger)
- Pourquoi faire un plan quand on ne livre jamais? (Anticiper)
Les clés en action
Dynamiser
Dans le contexte de ces clés, dynamiser consiste à transformer la présence simple en une participation active et délibérée.
Quelques questions pour inspirer l’intervention
- Si un équipier est engagé à temps plein sur le projet, est-ce que son temps est vraiment passé sur le projet ou détourné vers des activités satellites hors projet? (Éliminer/réduire le détournement de ressources)
- L’équipier a-t-il les outils et le savoir-faire pour faire son travail? (Appuyer et faire grandir)
- L’équipier est-il mobilisé/énergisé à réaliser le projet? (Partager la mission et la vision, soulever l’intérêt)
- Est-ce que l’équipe est appuyée pour traiter les éléments bloquants? (Implication du Scrum Master)
- Est-ce que l’équipe s’auto-organise en vue faire plus et mieux? (Rétrospectives efficaces)
Converger
Dans le contexte des clés, converger consiste à transformer la participation en résultat.
Quelques questions pour inspirer l’intervention
- Est-ce que l’équipe s’entend sur un point de départ commun? (La définition de prêt)
- Est-ce que l’équipe s’entend sur un point d’arrivée commun? (La définition de terminé)
- Est-ce que l’équipe s’entend sur la finalité de la livraison? (La définition de terminé, au niveau du sprint, livraison, projet etc.)
- Est-ce que l’équipe s’auto-organise en vue d’atteindre rapidement les définitions de terminé à tous les niveaux?
Anticiper
Dans le contexte des clés, anticiper consiste à préparer le carnet de manière à converger plus rapidement et plus régulièrement, tout en gardant un bon équilibre au niveau du juste-assez et juste-à-temps.
Quelques questions pour inspirer l’intervention
- Est-ce que le niveau de découpage est propice à un débit rapide? (Petits éléments qui permettent une convergence rapide)
- Est-ce que l’ordonnancement des éléments du carnet est adéquat? (Éviter les conflits entre récits qui causent des bloquants)
- Est-ce que la discussion entre le PO et les équipiers permet de faire évoluer le carnet en vue d’une consommation plus véloce de celui-ci?
- Est-ce que la gestion/gouvernance laisse suffisamment de marge au PO et son équipe en vue de réviser le carnet de manière à favoriser sa consommation de manière plus véloce?
Conclusion
Ces outils mettent plutôt l’accent sur la mécanique. Il serait réducteur de penser que ces clés peuvent combler 100% des lacunes d’une équipe. De nombreux enjeux de collaboration, dynamique organisationnelle, savoir-être, gestion etc. peuvent entrer en ligne de compte pour le succès de l’équipe et méritent l’attention. Par contre, lorsque l’enjeu en est principalement un de vélocité, ces clés peuvent s’avérer très intéressantes.
La chose que je dis le plus souvent aux équipes aux prises avec un enjeu de vélocité?
Soyons excellents chez nous avant d’essayer de transformer les autres.
Rétrospective sur la collaboration
Récemment, je devais tenir une rétrospective dont le sujet principal était la collaboration entre trois équipes. On parle régulièrement de la collaboration au sein d’une équipe, mais force est de constater que la collaboration inter-équipes est un sujet qu’on aborde moins souvent.
J’ai donc parcouru internet à la recherche d’idées dans l’espoir que la rétrospective que j’allais tenir porte ses fruits.
Je suis tombé sur un article de blog publié par Renzo Venini sur le site de Scrum Alliance. Dans son article, M. Venini présentait une méthode basée sur des souhaits et des offres pour finalement converger vers des actions. Je vous laisse lire l’article original si vous souhaitez en savoir un peu plus sur sa technique.
Très intéressé par sa technique, j’ai tenté une approche afin que les équipes identifient leurs souhaits en considérant d’autres axes que ceux qu’ils emploient habituellement.
En me basant sur le Team Trust Canvas élaboré par Alexey Pikulev, j’ai créé un canvas identifiant les axes de collaboration inter-équipes.
J’ai détaillé ma version de la technique de rétrospective dans la section outils du site. Je vous invite à consulter la page correspondante par ici.
La rétrospective positive
Selon le guide Scrum, la rétrospective de sprint est « une occasion pour l’Équipe Scrum de s’inspecter et de créer un plan d’amélioration qui sera mis en place au cours du Sprint suivant. »
Au début de ma carrière de Scrum Master, je suivais cette définition assez rigoureusement. Cette rencontre était employée pour identifier nos problèmes et les régler. Cependant, en progressant dans ce rôle, j’ai remarqué que les gens devenaient fatigués d’être constamment mis au défi pour trouver des pistes d’amélioration. En creusant de plus en plus, on rencontrait des problèmes organisationnels ou professionnels qui ne pouvaient tout simplement pas être résolus. Cela minait l’humeur des gens. Curieusement, lorsque les commentaires restaient positifs à la rétrospective, l’équipe se dressait plus facilement un plan d’actions. Lorsque les gens se sentaient bien et fier d’eux-mêmes, ils travaillent plutôt à s’améliorer davantage.
J’ai aussi découvert que les rétrospectives positives se déroulaient mieux lorsqu’on utilisait un artéfact pour démarrer les conversations. Simplement démarrer la rétrospective en demandant aux participants de parler des aspects positifs du sprint était bizarre. Il fallait mettre la table, voir casser la glace.
Pour orienter les conversations positives, j’utilise habituellement deux outils: le calendrier niko-niko et le mood board. Le calendrier niko-niko est un outil bien documenté où on demande à chaque membre de l’équipe d’inscrire son état d’esprit général à chaque jour du sprint. On peut alors effectuer une rétrospective sur le niveau de bonheur de l’équipe à la fin du sprint.
Dans l’éventualité où un tel outil n’a pas été mis en place, je considère le mood board comme étant une bonne alternative pour démarrer des conversations positives. En somme, le mood board est un graphique où l’axe des X est la ligne du temps et l’axe des Y est le niveau de bonheur à travers le temps. Puisque ceci est un outil très scientifique, on peut remarquer que le niveau de bonheur maximal est le gros bonhomme Sourire dans la photo qui suit:
Il y a aussi des couleurs différentes pour illuster le parcours de chaque membre de l’équipe. Lors de ce projet, nous avons substitué plusieurs joueurs, d’où le début des courbes à différents moments. Une fois leurs courbes tracées, je demande aux participants dans la salle d’identifier des moments positifs en lien avec cet artéfact.
Dans la photo ci-haut, on remarque que le niveau de bonheur est à son plus bas aux itérations 5 et 6. Bien qu’on aurait pu s’enlisser dans les raisons qui nous amenées là, l’objectif de la rencontre était de rester positif. Les membres de l’équipe se sont donc mis à parler d’événements positifs qui les ont fait passer à travers cette période. Jean-Sébastien (ligne verte) a parlé de la venue positive de Martin #2 (ligne mauve). Et les conversations ont continué à être positives pour le reste de la rencontre.
Au final, aucun plan d’actions tangible n’est sorti de cette rencontre. Seulement de bonnes appréciations envers les membres de l’équipe. Et des fois, la reconnaissance par les pairs est ce qu’il faut discuter lors de la rétrospective d’équipe.
Lorsque la nature nous en apprend
Nous sommes dans le Grand Nord. Un explorateur traverse les dunes de neiges et de glace avec ses chiens. Il décide de s’arrêter pour la nuit. Comme d’habitude, il défait son attelage de chiens et il prépare son campement.
C’est alors qu’il aperçoit un ours polaire marchant vers ses chiens. Le malheureux explorateur imagine déjà le massacre.



