Du mode projet au mode produit : comment survivre et prospérer à l’ère du digital grâce au « Flow framework » de Mik Kersten 

Savez-vous où sera votre entreprise dans 10 ans ? Je pose la question, car selon le magazine Forbes, la moitié des 500 entreprises actuellement les plus cotées en bourse vont disparaître dans la prochaine décennie. Mik Kersten, CEO de l’entreprise Tasktop, analyse ce phénomène et offre un kit de survie aux organisations dans son best-seller « Project to Product », publié en novembre 2018.

L’incapacité à conserver sa position dans un marché bousculé

Les raisons de cette disparition ? L’incapacité de ces entreprises à s’imposer face à de nouveaux acteurs concurrents qui viennent proposer, à un rythme effréné, de nouveaux produits toujours plus percutants pour leurs clients, raflant ainsi toutes les parts de marché.


Tremblez, car aucun secteur n’est à l’abri : agroalimentaire, banques, assurances, automobile, services, le numérique est partout, et les nouveaux géants, soit les Google, Apple, Facebook et Amazon de ce monde, s’intéressent à tout et maîtrisent à merveille la livraison de logiciel à grande échelle.


Le problème de beaucoup d’entreprises, ce n’est pas qu’elles n’ont pas conscience qu’elles doivent se transformer. C’est plutôt que, pour le faire, elles utilisent des modèles et des méthodes de l’ancien temps qui ne sont plus adaptés à leurs enjeux actuels.

Le « Flow framework » ou comment optimiser la valeur créée

Face à ce constat, Mik Kersten propose ce qu’il appelle en anglais le « flow framework », c’est un modèle qui recentre l’organisation autour de la création de valeur pour les clients en combinant autant les aspects affaires qu’informatique.


Comment ça marche ?


Commencez par identifier quels produits vous proposez, par exemple, des voitures, des assurances, des téléphones, etc. Pour chaque type de produit, déterminez les étapes à réaliser avant que ces produits soient effectivement entre les mains de vos clients (se procurer les matériaux, gérer l’inventaire, assembler le produit, gérer la vente, etc.). Ce sont vos chaînes de valeur.

Maintenant, montez des équipes pluridisciplinaires stables et dédiées aux différentes chaînes de valeur. Elles seront chargées d’optimiser la valeur des produits, depuis leur conception jusqu’à leur livraison.

Pour ce faire, les équipes vont produire soit :

  1. de nouvelles fonctionnalités pour le produit;
  2. des corrections de défauts;
  3. des éléments de conformité, tel que se conformer à un changement réglementaire ou diminuer des risques;
  4. des éléments réduisant la dette technique, de façon à contrer la désuétude qui pourrait éventuellement limiter notre capacité à ajouter de la valeur au produit.

La proportion de chaque catégorie dépendra du contexte de votre organisation. Par exemple Microsoft, en 2003, a choisi de mettre de côté toutes les nouvelles fonctionnalités prévues pour se concentrer sur la réduction de leur dette technique et des risques de sécurité.

Prenez des décisions éclairées grâce à des métriques de flux et des métriques de résultat

Enfin, Mik Kersten propose de mettre en œuvre pour chaque chaîne de valeur des métriques de flux et des métriques de résultats.

Pour les métriques de flux, on parle ici de :

  1. la vélocité : combien d’éléments livrez-vous sur une période x ?
  2. l’efficacité : y a-t-il des temps d’attente durant lesquels les travaux n’avancent pas ?
  3. le temps de traitement : combien de temps s’écoule entre la prise en charge d’un élément de travail et sa livraison ?
  4. la charge : sur combien d’éléments travaillez-vous en même temps ?

On compte également quatre métriques de résultats. Pour chaque chaîne de valeur, on mesure :

  1. les revenus générés;
  2. les coûts;
  3. la qualité;
  4. la satisfaction des membres de votre personnel.

Toutes ces métriques connectées ensemble vont vous permettre d’avoir une vision complète sur votre capacité à livrer et à identifier rapidement les vrais problèmes et opportunités. Vous éviterez ainsi peut-être de répéter l’histoire funeste de Nokia, qui ne s’est pas rendu compte que tous ses investissements pour se transformer permettaient uniquement une petite optimisation locale… Oups!

Alors, si vous souhaitez être un acteur majeur, innovant et couronné de succès dans votre secteur, vous savez ce qui vous reste à faire ! On se dit à dans 10 ans ?

Laissez un commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s