Les croyances et la culture…c’est dans l’air qu’on respire!

J’ai écouté une baladodiffusion récemment (Hidden Brains, de NPR avec Shankar Vedantam) fort intéressante sur la psychologie humaine. On connaît l’adage: « Mais qu’ont-ils mis dans l’eau pour donner ______(mettre ce que vous voulez ici)______? ». Or, il semble que cette affirmation soit à peu près vraie, mais beaucoup plus subtile.  Ce n’est pas dans l’eau que ça se passe, mais dans l’air…  Explications:

La société dans laquelle nous vivons imprègne en nous, sans que nous le sachions et sans que nous le voulions, des attitudes sociales profondes, des croyances implicites (des « unconscious bias ») qui sont beaucoup plus présentes et beaucoup plus puissantes que nous ne l’imaginons.  Ces attitudes ne sont pas rationnelles et choisies, mais bien imprégnées par notre environnement. Les grands bouleversements sociaux étant maintenant beaucoup plus visibles dans la société d’aujourd’hui, nous sommes exposés à divulguer nos paradigmes profonds que nous le souhaitions ou non.

  • Que pensez-vous de la légalisation de la marijuana?
  • Quelle est votre attitude envers les transgenres, l’homosexualité?
  • Votre position sur l’avortement?
  • Votre position face au multiculturalisme et à l’immigration?
  • Que pensez-vous réellement des religions?

Tout le monde a rationnellement un argumentaire.  Ce qui est insidieux, c’est que bien que l’on déclare ouvertement notre position « rationnelle », notre inconscient social et nos croyances implicites ont peut-être une opinion radicalement différente.

Projet « Implicit – Social Attitudes »

Une équipe de chercheurs universitaires américains, Tony Greenwald (Washington), Mahzarin Banaji (Harvard), and Brian Nosek (Virginie), a démarré le projet « Implicit » pour établir une méthode de mesure des croyances implicites. En gros, (et c’est le moment d’écouter le podcast),  la méthode se base sur le temps de réaction face à une paire d’énoncés plus que sur la nature de la réponse.

« Les psychologues suggèrent que les gens n’expriment pas toujours le fond de leurs pensées, soit parce qu’ils ne le souhaitent pas, soit parce qu’ils ne sont pas en mesure de le faire. Par exemple, si on demande à quelqu’un : « Combien de cigarettes fumez-vous ? », une personne qui fume 4 paquets par jour peut intentionnellement dire qu’elle fume seulement 2 paquets par jour parce qu’elle est embarrassée d’admettre le nombre exact. Ou cette personne peut simplement refuser de répondre à la question, considérant qu’il s’agit d’une affaire privée. (Ces exemples illustrent l’idée que l’on peut ne pas souhaiter rapporter une réponse connue). Il est aussi concevable qu’une personne qui fume 4 paquets par jour indique qu’elle fume seulement 2 paquets parce qu’elle croit honnêtement qu’elle fume seulement 2 paquets par jour. (Fournir sans le savoir une réponse incorrecte est parfois caractérisé comme une forme d’auto-duplicité; cela illustre le fait de ne pas être capable de donner la réponse désirée).

La distinction entre « ne pas être d’accord » et « ne pas être capable » s’apparente à la distinction entre quelque chose que l’on cache intentionnellement à autrui et quelque chose qui survient à notre insu ou non consciemment. »

Suite à leurs recherches, ils ont bâti un test permettant « d’explorer ces deux types d’occultation. Le TAI (NDLR: Test D’Association Implicites) mesure des attitudes ou croyances implicites que les gens soit ne souhaitent pas exprimer, soit ne sont pas capables de rapporter. »

J’étais curieux et j’ai passé le test. Un mot… wow!   Vous voulez essayer?https://www.implicit.harvard.edu

Le lien avec l’Agilité?

En coaching, ce concept nous aidera à bien distinguer ce qui est dit de ce que l’on pense vraiment… et, comme le dit si bien l’un de mes collègues: « Cela me permettra d’ouvrir une porte. Laisser le temps à la personne de se dégager du bias naturel. »

Réactions?

Sources :

 


Beliefs and culture… It must be in the water!

I recently listened to a very interesting podcast (Hidden Brains, from NPR with Shankar Vedantam) on human psychology.  The society we live in deeply influences our social attitudes and deepest beliefs. Without us noticing, it creates unconscious bias between what we say and our social attitudes. These unconscious bias are much more present and much more powerful than we would think.

These attitudes are not consciously chosen nor rationalized, but are impregnated by our environment.  Today’s social upheavals are more visible than ever. We are more and more exposed to them and are often required to provide our opinion, whether we like it or not.

  • What do you think of pot legalization?
  • What is your position towards transgenders and homosexuality?
  • What is opinion about abortion?
  • What about multi-culturalism and immigration?
  • What do you really think about religions?

Every one of us have a rational pitch about these subjects. The tricky part is that even if we declare openly our rational opinion, our social attitude and our inconscious bias may think otherwise.

« Implicit Project – Social Attitudes »

A team of american university researchers, Tony Greenwald (U of Washington), Mahzarin Banaji (Harvard U) and Brian Nosek (U of Virginia), have founded the « Implicit project » to develop a method for measuring our implicit beliefs. In short, and now is a good time to listen to the podcast, this method relies on the reaction time to answer a pair of statements more than on the answer itself. This reaction time measures how biased one may be.

« Psychologists understand that people may not say what’s on their minds either because they are unwilling or because they are unable to do so. For example, if asked « How much do you smoke? » a smoker who smokes 4 packs a day may purposely report smoking only 2 packs a day because they are embarrassed to admit the correct number. Or the smoker may simply not answer the question, regarding it as a private matter. These are examples of being unwilling to report a known answer. But it is also possible that a smoker who smokes 4 packs a day may report smoking only 2 packs because they honestly believe they only smoke about 2 packs a day. Unknowingly giving an incorrect answer is sometimes called self-deception; this illustrates being unable to give the desired answer.

The unwilling-unable distinction is like the difference between purposely hiding something from others and unconsciously hiding something from yourself. »

Following their researches, they built a test, the Implicit Association Test that « makes it possible to penetrate both of these types of hiding. The IAT measures implicit attitudes and beliefs that people are either unwilling or unable to report. »

I was hooked. I got curious and passed a test… Verdict? Wow!   You want to try? www.implicit.harvard.edu

So what is the link between this and Agile?

While coaching, we often have to read what people really think, and as one of my colleagues said: « It will allow me to slightly open a door and provide enough time to the person to recognize and disengage from its natural bias »

Thoughts?

Sources :

 

 

Une réflexion sur “Les croyances et la culture…c’est dans l’air qu’on respire!

  1. François Papa

    Très intéressant. Est-ce que tous les questionnaires demandent Flash Player? Je ne l’ai pas. Je crois avoir un biais technologique.

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